RSE, une chance pour un nouveau dialogue social
Le concept de la responsabilité sociétale (ou sociale et environnementale selon les référentiels) se met en place partout dans le monde.
Mais notre constat en France est alarmant :
La responsabilité monte en puissance dans la vie économique pendant que les acteurs de la vie de l’entreprise, employeurs et employés, montent en « irresponsabilité ».
Depuis trop longtemps, l‘impossible « dialogue social » dans l’entreprise au niveau paritaire nous empêche de déployer les bonnes solutions dans l’intérêt commun.
La mise en place du récent « pacte de responsabilité » proposé par le gouvernement aux acteurs sociaux de l’entreprise, en est un bel exemple : refus de participation de certains syndicats patronaux et d’employés, déclarations outrancières et contradictoires de parlementaires et de représentants du gouvernement qualifiant le processus de « cadeau aux entreprises ».
La responsabilité sociétale, processus de normalisation engagé ces dernières années au niveau mondial dans nos entreprises, ne peut-elle engendrer en France une réflexion sur son contrat social ? Et ainsi devenir une chance dans la crise que nous traversons ?
Oui, nous disons que la RSE est une opportunité pour engager la réforme culturelle entre partenaires sociaux de la vie économique dans nos entreprises !
La responsabilité sociétale de l’entreprise implique un dialogue avec ses parties prenantes :
> d’une part les employés, qui sont sous-représentés dans leurs organisations syndicales ;
(Pour information : le taux de syndicalisation professionnelle des salariés en 2010 en France est de 7,8% / en Allemagne de 18,6% / au Royaume Uni de 26% /en Italie de 35% (source OCDE). Le taux de participation des TPE aux élections professionnelles de 2012 (4,6 millions d’employés) a été de 10% (source gouvernementale).
> d’autre part Les employeurs, bien représentatifs de leur diversité au sein de leurs organisations professionnelles mais aux intérêts variés suivants leurs activités et leur taille ;
(Pour information : Il est annoncé un taux de 60% d’adhésions par les 5 organisations patronales dont le MEDEF avec 750 000 adhérents est la principale.)
> et enfin les gouvernants, majoritairement issus du corps des fonctionnaires qui connaissent peu les problèmes vécus par les acteurs du secteur privé.
Comment améliorer l’entente cordiale entre ces trois parties prenantes dans l’intérêt de l’entreprise ?
Pour un dialogue social plus facile :
La mise en place de la RSE dans l’entreprise est l’occasion de faire un bilan pour engager une nouvelle relation sociale. En particulier au sein des TPE qui n’ont pas de représentant du personnel ou de comité d’entreprise, il s’agit de pouvoir relier entres elles des habitudes déjà établies et des actions déjà engagées qui vont au-delà de la simple application de la réglementation en vigueur.
La RSE devient le catalyseur qui transforme ces éléments séparés en un ensemble cohérent. Le gouvernement a mis en place une « plateforme RSE » depuis mi-2013 qui réunit entreprises, syndicats, associations et institutions diverses. Nous voyons là une opportunité de mettre à plat avec les parties prenantes les sujets déjà ouverts sur les seuils sociaux, la représentativité et la parité au sein des organismes collectifs, la complexité de réglementation sociale.
Au final la RSE peut modifier positivement le dialogue social dans l’entreprise pour en faire un outil flexible, rapide à mettre en œuvre dans ses évolutions.
Par François KUREK